Après mûre réflexion, le Comité consultatif national sur les enfants disparus des pensionnats et les sépultures non marquées a décidé de ne pas participer à un processus de mobilisation sur la collecte d’ADN mené au nom du gouvernement fédéral.
Le Comité consultatif national a déjà exprimé ses préoccupations au sujet de l’accord technique visant à financer des mobilisations menées par une organisation non gouvernementale basée aux Pays-Bas, la Commission internationale pour les personnes disparues (CIPD).
Bien que le Comité apprécie certains des changements qui ont été apportés depuis à cet accord, nous restons profondément préoccupés par le fait qu’un processus aussi important et sensible ait été confié à une organisation non autochtone qui n’a jamais travaillé avec les survivants des pensionnats.
Le Comité consultatif soutient pleinement le droit des familles, des communautés et des gouvernements autochtones à accéder aux informations techniques et à l’assistance de toute organisation avec laquelle ils choisissent de travailler. Que les familles, les communautés et les gouvernements autochtones choisissent de travailler avec la CIPD ou avec d’autres organismes experts, ils devraient avoir facilement accès au financement ou à d’autres formes de soutien nécessaires à cette fin.
Cependant, le Comité consultatif national est convaincu que le processus de mobilisation fédéral visant à élaborer une stratégie nationale commune sur l’ADN, l’identification et le rapatriement des enfants disparus dans les pensionnats ne doit pas se contenter d’employer du personnel autochtone : il doit également être dirigé par des Autochtones et des survivants afin de s’assurer qu’aucun autre mal ne soit fait.
Bien que les déclarations publiques du gouvernement fédéral aient exprimé l’intention que la mobilisation prévue soit réalisée en collaboration avec le Comité consultatif national et d’autres organisations, le Comité n’a pas été impliqué ou consulté au sujet de la décision du gouvernement fédéral de passer un contrat avec la CIPD.
Le Comité consultatif national est financé dans le cadre d’un accord entre Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) et le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) pour agir comme source indépendante d’informations fiables sur tous les aspects de la recherche des enfants disparus dans les pensionnats.
Le Comité est guidé en tout temps par un Cercle des survivants regroupant des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Les membres du Comité comprennent des personnes ayant une longue expérience dans des domaines comme la recherche archivistique, les recherches au sol, la science médico-légale, les enquêtes policières, les traumatismes et le bien-être, ainsi que le protocole et la commémoration. Presque tous les membres appartiennent aux Premières Nations, ou aux peuples Inuit ou Métis.
Les enjeux complexes liés à la collecte d’ADN et à l’identification et au rapatriement des restes humains sont à la fois urgents et très sensibles. Les familles, les communautés et les gouvernements autochtones ont besoin d’une marche à suivre limpide pour accéder aux informations et aux conseils auxquels ils peuvent se fier. Tout processus doit reconnaître, respecter et faire respecter le droit des peuples autochtones à l’autodétermination et leurs autres droits inhérents.